Autour du Congrès Spirite : Comment se prennent les moulages des matérialisations

From The Arthur Conan Doyle Encyclopedia

Autour du Congrès Spirite : Comment se prennent les moulages des matérialisations (About the Spiritualist Congress : How they mould materializations) is a French article written by Dr. Viguier published in Le Petit Journal on 12 september 1925.

It refers to the International Spiritualist Congress.


Autour du Congrès Spirite

Le Petit Journal (12 september 1925, p. 4)

Below is reproduced the text about the International Spiritualist Congress.


Le Congrès décide le contrôle des matérialisations

Toute la journée d'hier, au Congrès spirite, a été occupée par des séances plénières qui mirent en discussion les conclusions des commissions. Celle de la première commission ont rempli toute la matinée et, sur certains points, divisé l'assemblée.

C'est surtout à propos du contrôle à exercer sur les médiums à matérialisations que s'est livrée la bataille. La proposition de la commission, remarquablement présentée par M. Marty, semblait pourtant devoir rallier d'emblée les suffrages. J'ai exposé, dans le Petit Journal, qu'une tradition fort ancienne affirme que le médium court les plus grands dangers, si on veut saisir et retourner la matérialisation qui se présente : ectoplasme informe ou fantôme entièrement constitué. J'ai montré que cette affirmation ne repose sur rien et n'a d'autre résultat que d'empêcher une vérification indispensable à la valeur des phénomènes.

Cette thèse, présentée au Congrès, a eu ses partisans et ses détracteurs. M. Géo Lhomme (Belgique) préfère voir reculer le phénomène que se priver du contrôle qui lui semble nécessaire. M. Mack (Anglais) conseille de demander sur ce point des conseils aux Esprits. M. Melusson, de Lyon, s'en tient aux méthodes actuelles. Finalement, on a mis aux voix la proposition de la commission qui voulait que l'on déterminât les mesures de contrôle qui, sans empêcher le phénomène, permissent de s'assurer aussi strictement que possible de la qualité des manifestations produites, étant bien entendu que, une fois ces mesures arrêtées, le medium qui refusera de s'y soumettre ou qui, les ayant acceptées ne donnera aucun phénomène, sera frappé de suspicion légitime. Au vote, la moitié de la salle lève la main en faveur de cette proposition, l'autre moitié s'abstient. A la contre-épreuve, trois mains seulement se lèvent. Le vote est acquis.

Malgré les restrictions qu'il comporte, par le nombre de ceux qui se sont abstenus et par l'incertitude où nous sommes encore du point jusqu'où sera poussé le contrôle, ce vote montre que les moyens d'investigations actuels sont jugés insuffisants et il tend à établir une méthode d'étude plus scientifique, à laquelle le spiritisme et la métaphysique n'ont qu'à gagner.

Si les phénomènes résistent aux investigations nouvelles qu'ils auront à subir (et qu'il s'agit de déterminer sans préjugé ni arrière-pensée), ils en sortiront grandis ; s'ils y succombent, le spiritisme et la métaphysique gagneront encore à être débarrassés de ces manifestations équivoques.

Autre question qui n'a pas été résolue sans débats c'est celle de la gratuité des pratiques médiumniques. Les médiums doivent-ils exercer pour rien ? On a fini par admettre que les médiums, comme le autres personnes, avaient à compter avec les exigences de la vie matérielle.

Le drapeau spirite a vécu. La proposition qui avait été faite et supprimée. Un projet de funérailles spirites lui succède, et n'a pas un meilleur sort. Il en est de même d'une proposition tendant à ne pas porter le deuil des morts.

On a étudié l'âme et sa « véritable nature ». Mais il serait prématuré de croire que le dernier mot a été dit sur la question.

On étudiera le « périsprit », ce lien hypothétique entre le corps matériel et l'esprit immatériel. C'est par le périsprit qu'on explique les apparitions, les photographies fluidiques de membres amputés, les matérialisations, etc. On voit les avantages qu'il y aurait à démontrer l'existence d'un aussi précieux auxiliaire. La question est posée devant les congrès à venir.

Un intéressant mémoire de M. Marty, étudiant du point de vue scientifique la force qui se manifeste dans les divers phénomènes du spiritisme, a été particulièrement retenu pour servir d'appui à des études ultérieures.

M. Henri Regnault, le conférencier bien connu, a dit, au nom de la quatrième commission, d'excellentes choses sur la nécessité d'une propagande par le bon exemple.

L'enseignement du spiritisme à l'école, à l'instar de ce qui se fait en Angleterre dans la Spiritualist's Lyceum Union, éveillerait certainement en France des susceptibilités.

Aujourd'hui, fin du congrès et concluions.

La nouvelle conférence de sir Arthur Conan Doyle

A neuf heures, à la salle Wagram, conférence de sir Arthur Conan Doyle, déjà donnée dimanche dernier à l'Hôtel des Sociétés Savantes, ainsi que le Petit Journal en a rendu compte. Bien avant l'ouverture des portes, une foule nombreuse est déjà réunie ; et, malgré les dimensions quatre fois plus vastes de la salle, même bousculade, même impossibilité pour le public accouru de s'y loger entièrement.

Les photographies sont les mêmes que l'on a vues déjà, mais ici la projection en est excellente. La conférence faite en anglais par Conan Doyle, est traduite en français par M. Ripert, secrétaire général du congrès. Ectoplasmes, mains matérialisées de l'Institut métapsychique, et surtout portraits d'esprits personnels à Conan Doyle, nous transportent en plein merveilleux. « L'opinion populaire, dit le conférencier, est que je connais les choses de la police et ses détectives ; on peut donc croire que j'ai pris mes précautions à ce sujet. »

Tour de même, quand je réfléchis qu'il existe, en Angleterre précisément, des photographes et des fabricants de plaques spécialisés en ce genre de photographies et qui garantissent à peu près le succès, je voudrais que sir Conan Doyle demandât à son illustre ami Sherlock Holmès, dont l'habileté a débrouillé d'autres affaires, de prendre en mains celle-là. J'ai idée qu'il nous en donnerait une solution dont le supra-normal serait exclu.

Docteur Viguier